Lors de son DevDay, l’entreprise OpenAI a annoncé AgentKit, une version no-code de construction d’« agents » ou bien simplement un outil no-code pour ChatGPT.
La cible de ce genre de produit ? Tout le monde. Il est possible que d’ici quelque temps, chacun d’entre nous construise ses workflows pour répondre à ses besoins. Automatiser peu à peu les tâches contraignantes de la vie de tous les jours, celles qui sont chronophages et répétitives. Celles qu’on oublie parfois de faire.
Alors oui, de prime abord, ça ne semble pas être la révolution, le changement du siècle. Mais c’est bien là le cheval de Troie. Jusqu’alors, l’automatisation de ces tâches n’était accessible qu’à quelques érudits touche-à-tout et curieux. Mais la force d’OpenAI est de rendre l’inaccessible accessible. Et une fois que ces 800M d’abonnés auront goûté à l’automatisation de leurs tâches, que les workflows feront le travail quasiment mieux qu’eux, il n’y aura plus de retour en arrière.
Surtout que la vraie force ne réside pas seulement dans ces workflows, mais plutôt dans ce qui peut en être fait. Tout ce dont les labs de recherche rêvaient, OpenAI va le réaliser. Le grand public va automatiser lui-même son travail.
Oui, vous avez bien lu. Je pense qu’au moins 20% de la population aura automatisé une grande partie de ses tâches d’ici 2-3 ans. Bien entendu, je ne parle pas de Monsieur tout-le-monde, mais plutôt de ceux qui ont un travail qui peut être automatisé. Mais ça, ça reste encore à prouver, bien qu’inévitable (cc Mechanize). OpenAI a trouvé le moyen de résoudre le problème majeur : le manque d’accès aux environnements de travail.
Aujourd’hui, il existe une technologie qui permet à une IA d’être sur-humaine dans un environnement de travail précis avec un objectif binaire (vrai ou faux) précis lui aussi. C’est exactement le but de ces workflows. Mais là où les laboratoires de recherche dépensent des sommes folles pour avoir accès à ces environnements (workflows), OpenAI a choisi de construire le cheval de Troie. Ce cheval qui, une fois adopté par Gisèle de la compta pour envoyer les rapports du trimestre et qui se complexifiera un peu à chaque réussite, deviendra le parfait environnement d’entraînement pour les modèles d’OpenAI. Et Gisèle n’est pas seule : d’autres départements ont exactement le même workflow.
J’espère que vous voyez où je veux en venir. Il y a fort à parier qu’OpenAI va jouer un grand coup avec ça, proposant leurs précieux tokens et autres avantages gratuitement en contrepartie de l’utilisation d’AgentKit en production réelle. Tout le monde serait si content.
Dans un même registre, Mechanize annonce que le fait que l’IA prenne votre job est inévitable et que puisque s’ils ne travaillent pas là-dessus, quelqu’un d’autre le fera (maintenant ou dans le futur), alors autant que ce soit eux. Honnêtement, je comprends. Je pense qu’inévitablement nous allons y arriver, mais en revanche ce n’est pas pour maintenant la preuve : ils recrutent encore.
Pour faire un rapide lien avec OpenAI, leur cheval de Troie confirme quelque peu mes suspicions quant à une augmentation de la temporalité concernant l’AGI. Leur approche d’utiliser une multitude d’environnements me semble plus cohérente qu’une seule et unique machine perfectionnant chaque workflow. Un peu comme un humain, après tout.